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Portrait « J’ai toujours eu cette flamme pour le foot »

Fils d’éleveurs de limousines dans la Creuse, Édouard Daillet, 28 ans, est footballeur professionnel en troisième division. Le travail, la rigueur et l’humilité le guident, dans la vie comme sur le terrain.

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Chez les Daillet, le football fait partie de la famille. « Je suis né avec, explique Édouard. Mes cousins jouaient dans le jardin de la ferme et, dès que j’ai su marcher, j’étais avec eux, ou j’accompagnais mon oncle et mon père aux matchs de leur club. » Ce joueur professionnel est entré, le 1er juillet dernier, dans l’équipe du Red Star, un club de football de Seine-Saint-Denis, treizième au plan national. Il y est défenseur central, « le dernier rempart avant le gardien de but ». À l’issue des huit semaines de préparation, une surprise l’attend. Il est désigné capitaine. Porter le brassard est une responsabilité gratifiante qui lui va bien. « Je ne suis pas un talentueux, mon rôle premier n’est pas de marquer des buts, confie Édouard. Je suis plutôt le besogneux de l’équipe. Mes coachs disent que je suis un leader d’engagement. Naturellement, j’aime courir et récupérer le ballon pour le donner aux autres. Je pense à ce qu’il se passe autour de moi, à beaucoup parler et donner les informations : “ça vient”, “ferme l’intérieur”, “fais gaffe dans ton dos”, etc. »

Toujours sur le terrain

Ses parents élèvent 350 limousines à Soulat, dans la Creuse, à 10 kilomètres de Guéret. Ils se sont installés quand Édouard et Flavie, leurs enfants, étaient petits. Puis, les jeunes ont mis « la main à la pâte sur les bêtes », aidé à faucher et à botteler pendant les vacances. Un tel troupeau implique du travail et de savoir réagir aux imprévus. Le footballeur a été à bonne école. « Mes parents m’ont appris que dans la vie mieux vaut être droit, ne pas se mentir, ni se prendre pour un autre, poursuit-il. Mon père me répétait : “Le pire ennemi du footeux, c’est d’avoir le melon.” Je préfère rester humble et travailler avec rigueur, car la vérité du jour n’est pas celle de demain. »

Au collège, Édouard intègre le pôle espoir. Zidane, Ronaldinho ou Gerrard le font rêver. Mais ne sachant pas s’il pourra un jour vivre grâce au football, il suit des études, sans jamais cesser de jouer en club. Son bac scientifique en poche, il passe un BTS gestion et maîtrise de l’eau au lycée agricole d’Ahun (Creuse), puis une licence STAPS – sciences et techniques des activités physiques et sportives – à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme) et à Rodez (Aveyron). Ni fan de, ni supporter de, seul le terrain le passionne, pour manier la balle et faire des passes.

Après Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais), le sportif s’est installé en Île-de-France, avec sa compagne Maëlle et leur fils Noé. Dès que possible, il se ressource dans la Creuse et passe parfois plusieurs semaines en famille. « Je me sens chez moi là-bas, ajoute Édouard. Pour mes parents, notre présence est une bouffée d’air. Je voudrais leur rendre ce qu’ils nous ont donné, nous n’avons jamais manqué de rien. » Il assume très bien sa dégaine humble de fils d’agriculteurs : « L’important n’est pas d’être beau, mais d’être bon. »

Alexie Valois

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